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Mal de dos et premières lectures

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Dimanche 14 janvier 2018. Non – lundi 15 janvier 2018.

Merde 3h31 du matin je fais en regardant l’heure sur mon portable posé sur la table de nuit.

Je suis dans mon pieu – insomnie ? Non. Putain de mal de dos à la con. J’ai mal.

 

Je pensais que c’était passé. Que ça avait disparu. Ces derniers jours – non ces dernières nuits – plus aucune douleur. Mais non. J’ai sans doute été trop optimiste – ou trop naïf. Comme d’habitude.

Cette nuit le même cirque que mardi – non, mercredi – dernier – réveil à peu près à la même heure, pas moyen de me rendormir fait chier.

La solution ça avait été de prendre mon ordi de descendre dans la cuisine et d’écrire écrire écrire jusqu’à l’aube en buvant du café froid.

Là je suis littéralement incapable de bouger du lit. J’entends le bruit de la nuit de banlieue – moteurs de bagnoles, sirènes de pompiers – c’est peut-être les flics ? – et je scrute le paysage urbain par la fenêtre – horizon défiguré par les barres d’immeubles, quelques fenêtres éclairées, ciel violacé. Toujours pas d’étoile.

Je soupire – blasé.

3h37.

Je m’étire mais la douleur part pas. Je me mets sur le côté. Ma joue heurte quelque chose de semi-mou – ou semi-dur peu importe. Un livre. Je l’avais posé là hier et je me suis endormi dessus.

Haruki Murakami – L’éléphant s’évapore et autres nouvelles.

Haruki Murakami – L’éléphant s’évapore et autres nouvelles.

Avec un bouquin aussi chelou je comprends maintenant pourquoi mes rêves étaient si chelou. J’ai rêvé que mes dents étaient tombées – de façon assez sale d’ailleurs – mais elles étaient en train de repousser – comme des dents de lait. J’ai aussi rêvé d’une certaine Rachel – ou Raquel je sais plus – dont j’ai jamais vu les traits du visage.

Donc Rachel [Raquel ?], si tu nous lis…

Je suis incapable de reprendre la lecture du bouquin où je l’avais laissé avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Je suis persuadé qu’il m’a joué un tour. Envoûté. Ça m’étonnerait pas, c’est bien le genre d’Haruki.

Dans la pénombre mouvante de la chambre la tête dans les vapes je pense au destin. Au Fatum. À la Μοῖρα.

Je compte les moutons – électriques ?

Je regarde le livre. La couverture. Ces pages. Je les contemple. Je les sens, je les hume. Odeur d’encre sur papier fin, de bouquin directement sorti de l’imprimerie et placé sur les rayons d’un temple de la consommation culturelle. Odeur bien caractéristique. Odeur qui varie pas.

La même odeur que mes premières lectures.

Je regarde le livre. Il me tire, je le sens – il m’aspire. D’abord un peu rien qu’un peu. Puis de plus en plus fort – il me transporte et la pénombre dans laquelle je suis enveloppé s’efface en tremblant – se divise plutôt – noir d’un côté blanc de l’autre – et se métamorphose en lettres qui s’assemblent sur le grain de pages laiteuses.

C’était quoi le premier livre que j’ai lu ?

Ratus et ses amis

Ratus et ses amis

Ah tiens, salut toi !

Nan je t’ai pas oublié, mon bon Ratus.

Enfin si mais t’es toujours là dans les tréfonds de ma mémoire. Toi et tes potes. Et ta salade. Je me souviens plus de tes histoires, juste de ta tête de rat.

Et franchement je te félicite pas.

C’est en pensant à toi que j’ai demandé un rat pour mes 7 ans.

Que j’ai obtenu, que j’ai appelé Ratus II et qui m’a mordu et m’a foutu la main à feu et à sang.

Lulu chez les Zog-Zog

Lulu chez les Zog-Zog

Wow Lulu !

Ça alors !

Qu’est-ce que tu deviens mon grand ? Et le savant Dagobert ? Et les zog-zogs, ils vont bien dans leur forêt amazonienne ?

Et les extraterrestres de la planète Axa ?

Lulu sur la Planète Axa

Lulu sur la Planète Axa

Sacré Lulu…

Avec Indiana Jones et tellement d’autres c’est lui qui m’a donné envie de voyager et d’explorer le monde, et surtout d’affronter mes peurs et de toujours croire que tout va aller mieux.

Et j’adorais ses pompes. Ses chaussures bateau que je retrouvais aux pieds de Marc, un copain à la cour de récré de l’école primaire – toutes élimées. Je trouvais qu’elles avaient du vécu, du cachet, et donc par extension que Marc en avait aussi.

Je sais pas ce qu’il est devenu Marc…

Donc Marc, si tu nous lis…

Ahhhh mon mal de dos ça recommence douleur lancinante et intempestive je voudrais que ça s’arrête…

Un truc donnez moi un truc –

atténuer la douleur vite n’importe quoi……………

 

Dr House et son tube de Vicodin

Dr House et son tube de Vicodin

 

MERCI.

Reprenons donc… Où on en était?

À l’époque j’allais à la médiathèque dès que j’avais un moment de libre et je prenais les cartes de toute la famille – une famille nombreuse. En tout je pouvais ramener 36 livres à la maison.

Tu m’étonnes que maintenant j’ai le dos niqué avec tout ce que je transportais dans mon sac à l’époque.

Je me souviens de Loup Solitaire – une série d’histoires de la série Le Livre dont vous êtes le Héros.

Le concept c’est que tu crées ton personnage avec ses aptitudes grâce à des dés – comme pour un Jeu de Rôle – et tu décides toi même des aventures et des combats qu’il devra mener tout au long de l’histoire. C’était assez puissant ça partait loin avec plein de monstres lovecraftiens et ça m’a donné envie d’en raconter moi même, des histoires.

De la médiathèque je ramenais aussi plein de BD.

Je me souviens plus particulièrement de l’une d’entre elles – Angelot du Lac.

Une BD moyenâgeuse sur un enfant orphelin très courageux. Je l’aimais beaucoup.

Angelot du Lac

Angelot du Lac

Niveau BD moyenâgeuse, un jour je suis tombé sur Les Aigles Décapitées. Si je me souviens bien ça racontais une histoire qui se déroulait pendant les Croisades.

La couverture d’un des tomes de la BD représentait une femme un peu pas trop vêtue qui allait chercher une épée.

Les Aigles Décapités Tome III

Les Aigles Décapités Tome III

Ma mère est tombée sur cette BD et m’a bien engueulé : « Tu devrais pas lire ça à ton âge blabla… » Du coup j’ai jamais pu finir ce Tome III.

Donc si tu as lu ce Tome III spoile pas merci…

Cachez moi ce sein que je ne saurais voir

et après c’est garanti vingt piges de frustration sexuelle.

En plus rien que le titre de la saga aurait dû lui mettre la puce à l’oreille…

Eheh.

Et maintenant c’est mon neveu qui lit les bouquins que je lui offre.

Les temps changent, les habitudes restent intactes.