Archives par étiquette : poème

Consolação

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Rua Augusta

Consolação

Ses cheveux

bleus décolorés sur mon épaule

Ces yeux

magiques dont j’arrive pas à deviner la couleur

carpe noctem

Cette chanson en

fond sonore

J’ai 15 ans, 16 à nouveau

15 ans que t’as 15 ans

Elle – la peau crème

allongée

nos corps mélangés

Ses chats jumeaux

noirs

nous contemplent

nus sur la couette

Consolação

15 ans que t’as 15 ans

la femme piège

et tous ses tattoos

innombrables et

sans queue ni tête

sempre no meu sempre

et tous ses piercings

partout –

en vérité

plutôt l’allure de

Tank Girl

 J’ai 15 ans, 16 à nouveau

15 ans que t’as 15 ans

Demain

on ira à Ilhabela

 Demain

c’est ton anniversaire

Poème pour Henry Chinaski

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De turne en turne

De clope en clope

De ville en ville

De lèvres en lèvres

D’alcools en alcools

De fouffe en fouffe

La vie

feu d’artifice

vieux con pourri

Pétard mouillé

Poème pour la Bière

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poeme pour la biere

 

Depuis notre rencontre, on ne s’est jamais quittés…

Bière, je t’ai aimé, je t’aime et je t’aimerai !

J’adore ta couleur, ton goût et ton odeur…

ô, Bière, tu es dans mon cœur !

Que tu sois légère ou forte…

De fermentation basse ou haute…

Blanche, blonde, ambrée ou noire…

Bière du midi ou Bière du soir…

Industrielle ou artisanale,

Bière, toujours tu es un régal !

C’est pour ça que je te le dis

Et cela, n’en doute pas un instant

Bière, je te déguste inlassablement

et t’aime pour la vie !

Bleu, ça me rappelle

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Bleu, ça me rappelle l’ambiance luminescente de la soirée où nos regards se sont croisés, recroisés, percés,

Bleu, ça me rappelle le drap où on a fait l’amour pour la première fois, dans le lit trop petit de ta chambre qui n’était pas la tienne,

Bleu, ça me rappelle tes yeux, dans lesquels je me noyais, dans lesquels je me voyais, et dans lesquels je me trouvais beau,

Bleu, ça me rappelle mon peignoir trop grand pour toi que tu enfilais après ta douche quand tu la prenais chez moi,

Bleu, ça me rappelle le beau Danube dans lequel on s’est baignés tout nus quand on est allés à Vienne pour fêter nos deux ans,

Bleu, ça me rappelle le parfum que tu avais quand on a fait une balade en foret,

Bleu, ça me rappelle la Terre qui l’est comme une orange, autour de laquelle on voulait voyager, et, en attendant, le monde qu’on refaisait, avant de se coucher, en partageant un joint dans le jardin de chez tes parents,

Bleu, ça me rappelle le ciel qu’on observait en scrutant les nuages et en leur imaginant des formes qui n’existaient pas,

Bleu, ça me rappelle tes cheveux qui volaient dans tous les sens quand on dansait, bourrés tous les deux, sur du Iggy Pop,

Bleu, ça me rappelle ta voiture qui n’était plus capable de nous emmener très loin,

Bleu, ça me rappelle tous ces films de cinglés – pardon, d’ « art et d’essai » – que tu me forçais à voir avec toi,

Bleu, ça me rappelle la musique de ton iPod qu’on écoutait dans le train,

Bleu, ça me rappelle celui que je me suis fait lorsque j’ai – sans succès – tenté de déboucher ton évier,

Bleu, ça me rappelle ton pull en cachemire qui faisait des peluches quand on se blottissait l’un contre l’autre,

Bleu, ça me rappelle ta peau entre une et deux heures du matin,

Bleu, ça me rappelle l’enseigne du supermarché où on faisait nos courses,

Bleu, ça me rappelle l’écran de mon ordinateur quand je t’attendais,

Bleu, ça me rappelle le bruit que tu faisais, quand tu rentrais d’on-ne-sait-où, tard dans la nuit,

Bleu, ça me rappelle les colères folles dans lesquelles on rentrait, chacun notre tour et de plus en plus souvent,

Bleu, ça me rappelle le sac poubelle dans lequel tu avais mis toutes mes affaires,

Bleu, ça me rappelle tes lèvres quand tu m’as dit : « Va t’en, va t’en maintenant, je n’ai plus envie de te voir »

Bleu, ça me rappelle toutes les choses qu’on aurait pu faire et qu’on a jamais fait,

Bleu, ça me rappelle tant de souvenirs sans importance et notre histoire qu’on a gâchée, chacun à sa façon.

Comme on sait si bien le faire.

 

Texte originellement publié ici