Réflexion matinale n° 4813

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Certains matins je le regarde tourner, comme un con, pendant une minute. Aujourd’hui, pendant que mon bol de lait se réchauffe dans le micro-ondes, je contemple le verso de la boîte de Quaker Oats.

On a la classe ou on l’a pas.

Et je me dis que la nana, là, à droite, c’est un fake. Dans son attitude, rien ne colle à ce qu’elle devrait être en train de faire, c’est à dire, tout simplement, manger des Quaker Oats.

Non, au lieu de ça, elle se retrouve avec un gueule de conne et un strabisme un brin divergent (doux euphémisme).

On dirait qu’elle a vu le loup. Un gros loup, alors. Ou un monstre genre Hulk.

Sur la boîte, toujours, il y a quelques astérisques. Des contre-indications?

Regardons ça de plus près: la première * précise: « dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée et d’un mode de vie sain ».

Ici, c’est mal barré. Dans ce grand foutoir, tout n’est que bordel, débauche et décadence.

Next.

La deuxième * (ou plutôt **) indique: « cahiers de nutrition et diététique, 2001, ISSN 0007-9960, vol. 36, n°I., pp56-68 ».

En gros, cultive toi un peu, toi qui n’a rien d’autre à foutre de tes journées que de bloquer sur le verso des boîtes de céréales, bouge tes fesses, va prendre l’air, direction la bibliothèque, et amuse toi à chercher ce putain de magazine.

Next.

J’ai la chanson d’hier soir dans la tête. Non 4 Blondes – What’s up. À ranger dans les catégories : « chanson culte de toute une génération (en y réfléchissant, ce n’était pas la mienne) » et « méga-gros tube d’un groupe dont on n’a jamais plus entendu parler ensuite ».

La chanson qui m’a aidé à tomber dans les bras de Morphée, à défaut de tomber dans ceux de quelqu’un d’autre. Je suis d’ailleurs persuadé que Morphée s’est étalée sur tout le long de mon lit King-Size parce que dans mon sommeil aucunement réparateur je me suis vraiment senti à l’étroit.

Next.

Non, en fait.

 

« and so I cry sometimes

when I’m lying in bed

just to get it all out

what’s in my head

and I am feeling a little peculiar

and so I wake in the morning

and I step outside
and I take a deep breath

and I get real high

and I scream at the top of my lungs

what’s going on ?

and I say. hey hey hey hey

I said hey. what’s going on ?»

Un Ohrwurm. Il faut que je pense à autre chose, sinon cette chanson va me poursuivre toute la journée.

Tiens, « Ohrwurm »… je ne sais pas quel est le mot en français. « Bourdonnement »? J’ai l’impression, en tout cas, que l’expression idoine dans la langue de Molière et de Patrick Sébastien n’a pas toute la force, toute la poésie qu’évoque le mot allemand. « Ohrwurm »: vers d’oreille. Pas mal, hein?

Next.

Le micro-ondes sonne, mon lait est prêt. Je me fais une sorte de porridge – alors là, non seulement le terme est dénué de force et de poésie, mais en plus je ne sais pas comment l’écrire.

Dans le lait je rajoute mes fuckin’ Quaker Oats ainsi que du chocolat en poudre Poulain 1848.

On a la classe ou on l’a pas.

Et au moins, ça va me tenir le ventre jusqu’à midi.

En Next je me fais du Ricoré.

Je regarde les boîtes: des idées recettes et les informations nutritionnelles.

Des astérisques aussi, mais très terre-à-terre. Pas du genre à partir en live comme celles de la boîte de Quaker Oats.

Next, je pense à ma boîte d’haricots blancs que je vais utiliser peut-être bientôt, pour nous faire un English Breakfast.

En Next, enfin, dans mon oreille, le tube de Non 4 Blondes est remplacé par les Red Hot, Aeroplane.

On a la classe ou on l’a pas.

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