La Vie
c’est comme une boîte de chocolats :
on sait jamais sur quoi on va tomber.
Et hier c’est sur Lydia que je suis tombé.
Ses cheveux, son show – tout en elle m’a scotché.
La charmante, la coquine Lydia…
Qui ferait taire toutes les bombes du monde
qui ferait baisser tous les fusils d’assaut
en dandinant du cul.
Dans la Vie il fait très chaud –
toujours.
Et humide.
Saleté de clim de merde
qui marche une nuit sur deux.
Dans la Vie la boîte de chocolat
que j’ai ramenée pour Lydia
fond. Inexorablement.
Comme une merde.
Dans la Vie Lydia aurait voulu être prof.
Ou infirmière.
Dans la Vie dans le fond dans le noir
tout le monde est pareil
on a que nos yeux pour voir
et nos mains pour toucher.
Dans la Vie dans la nuit
toutes les chattes ne sont pas grises.
Celle de Lydia est délicieuse.
Elle crépite sous les projecteurs
stroboscopiques
et inonde nos yeux
à en pleurer.
Dans la Vie
néons lumières brutales
ombres fatales
barres en métal
Dans la Vie
spectacle tour à tour
lascif
lancinant
vrombissant
modeste
enjoué
flamboyant.
Dans la Vie
je caresse le Divin
et la boîte de chocolats fond sur mes genoux.
Dans la Vie
au petit jour
la fête est finie
on remballe tout
Lydia est partie depuis longtemps
avec un client
dans l’arrière salle.
Cabines privées
mieux climatisées
aux spots tamisés
Dans la Vie
c’est pas aujourd’hui encore
que je pourrai lui offrir
ma boîte de chocolats
Dans la Vie – le Stripclub de la Warmoesstraat.