Le Survivant

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« Il n’est pas important de sortir le premier, ce qui importe, c’est d’en sortir vivant. »

 – Bertolt BRECHT

 

C’est pas possible. Elles ont recommencé.

Diya et Marcelline.

Cette fois encore elles s’installent sur ma balustrade.

J’ai guetté le moment où elles arrivent, quand mine de rien la première branche se pose.

Signe du nid qu’elle vont construire

et des œufs qu’elles vont choyer.

(Et de la merde qu’elles vont laisser…)

Voilà maintenant Diya est posée – un peu fatiguée après l’accouchement

(ça se dit ça, que les pigeons accouchent ?…)

mais depuis elle a repris du poil de la bête

(enfin dans son cas, « des plumes de la bête »)

et parfois relayée par Marcelline

elle couve deux œufs sous son aile.

Comment je vais les appeler,

ces nouvelles têtes qui vont bientôt éclore ?

Après Marco et Polo

puis Jules et Verne…

Comment je vais les appeler, bordel ?

Allez quoi, un peu de légèreté,

un peu de grâce, de lyrisme,

un peu de poésie !

 

 

MEEEeeeeRDEEee !!!

Quelle conne cette Diya !

C’est stupide, un pigeon –

et c’est contagieux.

Un faux mouvement d’aile,

un geste brusque

et crac –

elle explose l’un des œufs

et tout le jaune tout le blanc

s’éclatent sur elle –

violemment.

 

L’autre œuf n’a rien.

Il se fissure doucement

Il y a de la vie à l’intérieur.

Il est né le divin enfant-pigeon !

Déjà soumis aux dures lois

de la vie et

de la sélection naturelle de mes deux.

Le bébé pigeon

sort sa tête

hideuse et toute poilue.

Comment je vais l’appeler ?

 

KEN.

 

KEN LE SURVIVANT.

 

diya et ken 2 aout 2013

Ken et sa mère, quelques temps après sa naissance

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